Jamais avec son banquier !


Il  ne faut jamais dire à son banquier que l’on a besoin d’un petit découvert… Soliane devait se le dire pendant les 12 longues années qui suivirent ce soir de juillet, ou elle pénétra dans la succursale élégante de sa banque Parisienne…
C’était un vendredi, elle avait envie de faire les soldes mais a la vue du chiffre rouge précédé d’une petite barre horizontale, elle jugea plus prudent d’aller demander une rallonge substantielle, avant de se lancer a corps perdu, dans une frénésie d’achat… pour une fois elle allait se montrer raisonnable !
Elle fut reçue par un homme charmant, qui posa un regard connaisseur sur sa silhouette, perchée sur des hauts talons à semelle écarlate. Puis il lui sourit pendant qu’elle débitait, un peu honteuse, sa demande.
L’homme, peu séduisant, n’était pas de ceux qui faisaient battre son cœur et accélérait son souffle, d’habitude. Elle les aimait nordiques et beaucoup plus jeunes. Et oui ! A vingt-neuf ans, elle s’accordait la coquetterie d’être encore difficile.
Il lui accorda son prêt, mais lui demanda en retour de boire un verre, là, au débotté, parce que la banque allait fermer… Elle n’osa pas refuser…
Puis elle n’osa pas, non plus, refuser d’aller au cinéma, lorsque le prêt arriva à échéance,
Puis elle n’osa pas, encore une fois,  refuser de partir en weekend avec lui, lorsqu’elle eut ses ennuis avec sa voiture,
Puis elle n’osa pas dire non lorsqu’il lui demanda de vivre avec lui, parce qu’elle venait de perdre son boulot,
Puis elle n’osa pas dire non à faire un enfant lorsqu’elle reçut le rappel de ses impôts, impayés depuis 3 ans…
Non il ne faut jamais dire à son banquier, amoureux transi et sans espoir depuis des années, que l’on a besoin d’un petit découvert…

Texte écrit pour les impromptus littéraires

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