A partir de ma maison...

... Vous prenez la première a gauche, puis la seconde a droite, vous allez tout droit pendant 5 minutes, et vous changez de pays.

Vous n'êtes plus en terre américaine, mais en terre amérindienne. La frontière est délimitée par une borne orange, avec le symbole de la terre et l'homme en haut, tout petit, inclus dans la continuité de l'espace.

http://upload.wikimedia.org/wikipedia/en/a/a1/Srpmic.jpg


Nous pénétrons dans la nation Pima - Maricopa. Deux "tribu", deux nations, qui se sont rejointes et forme une et une seule. La salt river indian community, cree en 1879 par Rutherford B. Hayes.



De l'urbanisme du neighbourhood suburbs, on passe a la terre sèche, parsemée ca et la de maisons délabrées, devant lesquelles des trucks rutilants sont gares. Des paraboles, des chiens efflanques, des enfants souriants, des adultes fiers.
Nous sommes a l'ouest, post-colonisation, dans le morceau de terre que ce peuple a réussi a garder, contre vents et marées.
Le blanc n'est le bienvenu que dans les casinos érigés a l'entrée du territoire. Casino dont seuls les indiens ont licence pour exploiter en Arizona, sur leur terres, avec leurs propres lois. Le personnel est amérindien, ou américain, mais soumis aux lois de ce pays, enclave en terre Arizonienne.

Lorsque mon quartier fut construit a la fin des années 60, il était la terre des Pimas. Le peuple Pima, descendant des Sinawas, était la depuis la nuit des temps, des éleveurs, et des agriculteurs.
Sédentaires ils vivaient auprès de la salt river. Ils avaient assumer de n'être que des pions dans les jeux de politique gouvernementale, passes du joug des espagnol, a celui de la jeune nation américaine. Ils ne se sont pas battus comme les Navajos, plus au nord, mais ont toujours réussi a garder leur territoire.
Ils sont voisins des Maricopas, quelques miles plus a l'est, des Hopis, plus au nord, et immortalises par Claude Levi-Strauss dans "soleils Hopi", l'autobiographie d'un amérindien Hopi : Don Talayesva.

Les Pimas étaient divises en villages et un de ces village étaient dans mon actuel jardin.




Mais les sirènes du développement ont conduit les urbanistes a faire rêver le chaland avec "the most livable city of the US" rien que ca ! Et donc quizz des Pimas ? de la rivière ? de leur lieu de vie ?
Si vous venez a Phoenix, visitez the heard Museum, il y a une petite salle vidéo, qui donne la parole a des Pimas qui racontent comme les blancs sont venus couper le bois de mesquite, ce bois si particulier, qui donne de son écorce a sa sève ce qu'il faut a une famille Pima pour vivre. La rivière fut coupée, et par son assèchement on leur rendit l'élevage et la culture impossible.


Ils furent parques a l'est de la ville et leur lente agonie devaient commencer. Mais les Pimas se regroupèrent avec les Maricopas et fondèrent la Pima-Maricopa salt river indian Community.
Et comme vous pourrez le voir sur le site internet, ils se structurèrent et tenirent tête aux sirènes de l'argent facile de l'urbanisation.



Ce week-end c'etait le concours de danses sacrees, le POW WOW. Le rassemblement des nations qui recoivent chez elles. Pas un spectacle touristique. Non le Pays Pima nous recevais dans la survivance bien présente de la culture amérindienne.



Les photos parlerons d'elles-mêmes, mais ce qui me frappa, c'est le regard glace au prime abord lorsque nous apparaissons en tant que blancs, puis le sourire, la poignée de main, la chaleur humaine, lorsqu'ils nous entendent parler en Français, ou avec un accent a couper au couteau.




Et puis aussi, et même surtout, la rage qu'ils mettent a garder leur culture, leur langage, le Tohono o'odham, leur sang, leur "race" comme on dit ici.



Les adoptions par les blancs des enfants de la tribu sont interdites, elles ne se font qu'inter tribu, mais le bureau des affaires indiennes ( avec lesquelles je ne desespere pas travailler malgre ma blancheur) y veille. Comme me le disait "petite croix du sud", que j'ai eu le privilege de rencontrer, les blancs nous ont fait tellement de mal qu'il est trop dur de pardonner. Mais on essaye... alors un jour peut-être...
En rencontrant les Pimas, les Yaquis, les Navajos, en parlant avec eux, en m'émerveillant de leur sagesse, j'ai compris ce que l'esclavage, l'extermination, les pogroms, pouvait laisser de cicatrices indelebiles a tout un peuple. Meme plusieurs generations plus tard.




Nous avons fait un voyage, d'une journée, dans un endroit magique a 5 minutes de voiture de ma maison, ancienne terre Pima...




Le ciel irradie, le soleil Pima se couche sur une terre, qui sera a jamais, la terre sacrée des amérindiens, les natifs, ceux qu'un jour l'homme blanc décida de "civiliser"...

Bises de Nath sous son ciel de légende.

Un proverbe Pima ( bon suis pas sure de la provenance mais en tout cas c'est Arizonien...)

Une fois que le dernier arbre aura été abattu,
Une fois que la dernière rivière aura été empoisonnée,
Une fois que le dernier poisson aura été capturé,
Alors seulement là tu comprendras que l'argent ne se mange pas.

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