Pas de panique !
Vous vous doutez bien, lecteurs fidèles,
que je ne peux pas échapper à la grande affaire du moment : le virus,
COVID19 ou Corona virus.
L’avantage de mon âge, et le fait
d’avoir roulé ma bosse dans l’incertitude de ce monde m’amènent à beaucoup
relativiser la psychose ambiante. Souvenez-vous de la crise du H1N1, dite
grippe mexicaine, que je relatais ainsi à l’époque.
La pandémie est là, et moi je
suis encore dans l’ailleurs de mon chez-moi ! Décidément…
Comment cela se passe-t-il en Espagne ?
Personne n’en parle, mais ici aussi le virus fait des strike, comme au bowling.
Un « cluster » est à
Madrid, quelques cas à Barcelone, mais personne ne se risque à parler de
confinement.
Vous imaginez ces pauvres
espagnols, qui vivent leurs soirées à l’extérieur, où chaque terrasse est prise
d’assaut à l’heure des tapas, et qui ont érigé en art les retrouvailles sur les
places, rester enfermés dans un appartement riquiqui ?
L’économie entière de Barcelone
dépend de l’esprit de la fiesta, des sorties et de la vie culturelle. Que l’on
soit dans l’économie du tourisme ou de la haute technologie, de la culture ou
de la gastronomie, du marketing digital ou de événementiel. On vient à
Barcelone, aussi, pour sa vie nocturne et un très grand nombre de contrats se
réalisent lors de soirées endiablées.
Hélas, le premier signal de la
déconfiture allait être donné lors de l’annulation en février dernier, du Mobile
World Congress, grand-messe du développement digital. La perte est estimée à 492
millions d’euros et laisse 14 000 intérimaires sur le carreau. Pas de cas
encore à ce moment-là, mais des exposants (beaucoup venant de Chine et d’Asie)
ayant annulé leur participation.
Las… il existe un secteur de l’économie
barcelonaise, dont on ne parle pas, mais qui a perdu plus de 80 % de son
chiffre d’affaires annuel : la prostitution.
Beaucoup exposants et visiteurs
du MWC sont les meilleurs clients des « escorts » et surtout des bordels
de Barcelone. Car les maisons closes sont légales, et elles n’hésitent pas à s’afficher
en grand sur le périphérique. Elles proposent des « chicas de compagnie »,
et ont organisé un réseau très efficace d’influenceurs sur Instagram et
Facebook. Ces établissements se donnent des allures très distinguées, avec des
publicités alléchantes.
D’autres, situés à la frontière
entre la France et l’Espagne, des "établissements érotiques", accueillent une clientèle en goguette.
Je suis allée faire un tour sur
internet pour voir ce qu’il s’en disait. Je suis directement tombée sur les sites
des lupanars en question, et bien mal m’en a pris. Je suis ressortie de là avec
la gerbe. Une impression de respirer les égouts. Une lumière crue sur ce que
sont vraiment ces maisons closes, que certains députés français appelaient de
leurs vœux pour « protéger » les femmes. Je ne rentre pas dans la
polémique, car je ne suis pas une experte de ces questions.
Je souhaite juste vous décrire l’écœurement
que cela m’inspire. Et de me dire qu’une ville comme Barcelone autorise que l’on
puisse, en toute légalité, proposer des êtres humains (femmes et hommes, ils ne
sont pas sexistes) comme de vulgaires objets, comme une marchandise dont on
peut se servir à loisir… cela rend la Sagrada moins majestueuse, la plage moins
dorée et la lumière du soleil moins éclatante.
Je suis prude ou naïve ? Bises
de Nath sans masques.