Enfin !

Hôpital de San Pau
Oui, mes amis ! J'ai enfin un truc extraordinaire à raconter sur ma vie, pas du tout trépidante en Catalogne. 
Je dois l'avouer, je me demandais bien comment j'allais alimenter en nouvelles intéressantes ce blog, qui roupillait allègrement.

Entre le confinement pendant lequel, par définition, il ne se passe pas grand chose, et mes déboires dans la jungle de l'auto-édition, je n'étais pas très active sur ce qu'il se passait dans mon quotidien.

Grande nouvelle, il nous ait arrivé un truc !


Si si ! Nous avons expérimenté : Attraper le grand méchant virus et se faire tester ! Ah oui ça envoie du lourd. Parce que, d'office, ce n'est pas une partie de plaisir, mais quand on est à l'étranger et qu'on ne maîtrise, ni les arcanes du système de santé, ni les langues... C'est beaucoup plus drôle !

Mais qui donc a été malade ?


Duncan InPhoenix s'est sacrifié pour mettre ce sacripant de Covid19 dans son nez. Il est allé une seule fois à la salle d'escalade (à 21 ans être enfermé avec "ses darons", c'est pas une vie !) et sbim ! You got it !
Il est vrai que les contaminations à Barcelone ont explosé et que le gouvernement a proclamé un confinement partiel, puis a enjoint la population à rester chez elle. 
Hélas Duncan y est allé pile poil entre "la nueva normalidad" et "le reconfinamiento urgente", c'est à dire moins d'un mois.

" Maman j'ai le nez plein, et je n'ai plus d'odorat." C'est le second symptôme qui nous a mis le virus à l'oreille. C'est celui qui embêtait le plus Duncan. Pensez ! Un cuisinier qui ne peut plus ni sentir, ni goûter la nourriture... 

Alors le parcours (un peu angoissant,je le confesse) de l'expatriation en temps de pandémie, commence.

Trouver un docteur !    


Il n' y a pas plus nul que nous dans le domaine de la santé. Nous ne sommes que rarement malades et si cela arrive, en général c'est l'hôpital
Et nous n'avions pas encore étudié le système espagnol.  
Premier réflexe : Internet ! On doit téléphoner à la CAP salut, la sécu du cru. Super je m'y colle et avec mon espagnol niveau Bac LV2, du millénaire précédent, j'essaye de me faire comprendre. La madame ne comprends pas et raccroche. Je rappelle après avoir rédigé mon discours grâce à mon ami Google translate. 
Sa collègue est un peu plus compréhensive et me dit qu'un docteur va me rappeler pour me donner un rendez-vous de test.
10 minute plus tard, Dolores el doctor est au bout du fil, doublement excédée ! Elle ne fait pas de test et ne me comprends pas. La moutarde me monte au nez... 
Après avoir argumenté elle m'enjoint de me rendre le centre de test de l'hôpital d'une ville que l'on ne connait pas. 
Imaginez bien la scène : J'essaye de comprendre ses explications, pendant que Mr InPhoenix cherche le nom de la ville sur Waze... Vous l'avez bien là ? 
Et non nous ne sommes pas inquiets comme parents, de savoir notre loulou malade !

Trouver un laboratoire de tests.


Bref le lendemain nous partons de très bonne heure , en même temps on n'a pas beaucoup dormi, pour l'hôpital... Qui n'existe pas ! C'est un laboratoire privé. Tant pis on paiera 230 euros mais il doit être testé ! 
No podemos, me répond la secrétaire. Vous n'êtes pas dans le réseau. Et oui, chaque assurance a un réseau affilié et ils ne sont pas interchangeables sous peine de ne pas être remboursés, par l'assurance privée qui nous coûte la peau des fesses chaque mois. Ça commence à me gaver grave. Et c'est combien ?
"400 euros. Ah oui tout de même ! mais j'ai lu que c'est 210 ailleurs ? Pour le PCR oui mais nous on ne fait que le sanguin. Allez au CAP Salut... c'est gratuit."

Gardons notre calme, Duncan n'en mène déjà pas large, ce n'est pas le moment de m’énerver. (Et puis de toute façon ils ne me comprendrons pas !) 

Retour à la maison et brainstorming : On va où ? Appel à deux labos du réseau, et conversation en Anglais. Premier rendez-vous dans une semaine ! What ? Et bien allez à la CAP Salut !

Très bien. Tous dans la voiture et débarquement dans le bureau du centre de sécurité sociale. 
Il est a noté que le cerveau humain est bien fait. Ou alors que quand je m'énerve les gens ont peur... Toujours est -il que la jeune-fille de l'accueil me comprends, et appelle une infirmière qui reconnait immédiatement mon accent déplorable ! J'explique la situation.
"A non ici on ne fait pas de tests allez dans un labo privé."

Argh ! Va falloir me répondre madame, parce que sinon je demande à Duncan de cracher partout ! 
Bref, je décide de faire appel à la fibre maternelle de la dame :
" Es mi hijo, y soy muy très inquiète que es enferma" et je mouille mes yeux ! Le langage de maman (et de papa) est international. "Un momento" 
Examen, tenue de cosmonaute et une prescription pour le fameux test pour le lendemain à 7 heures, dans le centre. Ouf !

Jour de test et attente des résultats


Après avoir passé la nuit à réviser SER et ESTAR et appris le Vidal en Espagnol, nous allons au centre à 6h50. Il ouvre à 8h... Nous avons appris à attendre.

Un monsieur se trouve déjà devant la porte. Puis un autre, âgé, arrive et nous fait la conversation en Catalan. Devant notre tête ahurie, il dit un truc en  nous demandant notre assentiment... 
D'autre gens arrivent pendant l'heure d'attente et à chaque fois le vieux monsieur leur dit quelque chose. On ne comprends pas tout. Chacun détermine qui est avant qui.
Lorsque le centre ouvre, nous nous plaçons en seconde position derrière le premier arrivé;
En fait depuis tout à l'heure le vieux, la personne âgée, disait à tout le monde de passer devant nous ! Pourquoi ? Je ne veux pas le savoir. On reste à notre place , j'en ai marre, alors je parle en Frangnol, ma nouvelle langue !

Enfin nous sommes reçu pour le test, avec le coton tige dans le cerveau (Pour paraphraser ma copine de blog Bl ). Résultats ? Dans 48 heures max par internet... 

Espagnol, Catalan et numéros !


Sur les conseils avisés de Bl (mais qu'est ce que je ferai sans elle ?) je vais m'enregistrer sur ledit site de la CAP Salut. 
Alléluia la page est traduite en 3 langues. Anglais / Français / Espagnol (puisque la langue officielle de Catalogne est le Catalan). 
Je passe la première page, la seconde et arrive sur la page d'enregistrement, uniquement en Catalan. Ok ça va le faire, on va mettre le traducteur du truc à lunettes et hop ! Et là devant mes yeux ébahis : Des acronymes avec des numéros et des indications en Catalan et en Espagnol... J'en ai tellement assez que je ne sais plus quoi est en quelle langue ! 

Résultats et traçage.


A plus de minuit je laisse tomber, on verra bien... Nous n'avons pas eu à attendre bien longtemps : 10h le téléphone sonne et un monsieur nous apprends que Duncan est positif... S'en suit un long commentaire que je n'ai toujours pas compris. Puis l'interrogatoire : où il est allé, qui il a vu, avec qui il a couché, vit... Je réponds comme je peux, heureusement qu'il est super prudent et qu'il n'a pas une foule d'amis sur place !

Et là... " Vous allez immédiatement au dispensaire pour vous faire tous les 3 tester"... "Tout va bien j'envoie la demande, vous aurez les prescription et le rendez-vous dans la foulée." Et, comme maintenant l'infirmière et les personnes de l'accueil me connaissent bien, on papote (toujours en Fragnol pour moi), et tout se passe dans la bonne humeur.

Attente, attente, attente...


Résultats dans 48 au plus tard. Jusque là, nos amis ont annulé leurs vacances chez nous, nous avons décommandé les restos et les barbecue chez les potes. Nous voyons notre été s'envoler à tire d'ailes, et restons cloîtrés à la maison (pendant l'unique semaine de vacances de Mr InPhoenix) sans quitter le téléphone des yeux.
24 heures, 48 heures, 72 heures, 4 jours, 5 jours... rien ! 
Nous pensions bien être négatifs mais dans le doute impossible de sortir, même pour faire les courses (heureusement que les supermarchés livrent !)

Le Lundi suivant, n'y tenant plus, nous retournons aux informations. Ce n'est plus ma copine à l'accueil, et le monsieur ne veut pas donner les résultats qu'à la personne, en huis clos... Ré-argumentation, le monsieur a pitié de nous et accepte de nous les donner par téléphone... C'est reparti pour un tour. 


En conclusion 

Faut vraiment que je donne un coup de collier sur l'Espagnol !

Je vous embrasse depuis mon transat, à l'ombre du palmero de Catalunya (moi aussi je peux mélanger les langues !)

Nath


PS : On est tous les 3 négatifs, Duncan n'a pas été trop malade et il est désormais sorti de sa quatorzaine... 






Vous avez aimé

10 raisons de venir vivre a Phoenix

10 raisons de ne pas venir vivre a Phoenix.

Vive Noel !