Indignation made in USA

Depuis que Stéphane Hessel, vert nonagénaire, a publié en France un petit fascicule nommé : Indignez-vous !, le monde bruisse de ces personnes qui disent : STOP ! Arrêtez de nous prendre pour des cons, nous sommes désormais informés, nous ne voulons plus fermer les yeux. Chaque pays a ses propres mouvements de contestation, mettant l'accent sur les problématiques inhérentes à la région.
Le pamphlet Français a été traduit aux Etats-unis, mais peu distribué. J'ai essayé de le trouver au Barnes&Noble du coin mais devant la mine ahurie de la vendeuse qui trouvait bizarre que je cherche un auteur français contestataire postérieur à Sartre, j'avais abandonné.  En même temps, à part les multiplex de la littérature, nous sommes un peu démuni à Phoenix question librairies... (mais depuis je l'ai eu en 2 exemplaires... Et en effet j'ai bien aimé !)

Quand à espérer un mouvement comme les Indignados aux USA ?! Come on ! It,s United States of America, le pays ou les labor dispute (les conflits syndicaux) sont le dimanche après la messe et rassemblent 3 personnes, où les manifs protestataires se font à 10. Souvenez-vous !

Sauf que sur ce coup là, l'amérique tombe un peu à la renverse... Il y a des indignés aux States. Ils se nomment les 99 % et les journalistes les appelle les " Occupy ".
Non mais rendez-vous compte ? Où va t'on ? Si même les USA et leur "dream" se mettent à protester, haut et fort, dans la rue, en réclamant quoi ? De la justice fiscale ? Non mais, moi je vous le dis tout fout le camp !
Même le président Obama (qui déçoit les démocrates de plus en plus) n'y comprends rien ! "Ìls ne disent pas ce qu'ils veulent précisément... comment voulez-vous qu'on leur réponde ?" Oui nous sommes dans la culture de l'explicite, alors le "on en a marre" global, ça passe un peu inaperçu...
Sauf... Qu'ils occupent le parc près de Wall street a NYC et là ça attire du monde... des journalistes... ca fait le buzz via Facebook... et puis le mouvement fait tâche d'huile...
Cela s'apparente aux protestations des années 70, ou les étudiants protestaient contre le Vietnam, pour la libéralisation des moeurs, dans un grand fourre tout peace and love...
Les autorités se sont dit : t'inquiètes l'hiver arrive, ils vont rentrer chez eux se mettre au chaud... Sauf que... Non. Ils ont décidé de migrer au sud ! Dont Santa Fé, dont Phoenix !


Cela fait un mois qu'un parc du centre de la ville est occupé par les "occupy". Mais on en veut pas ! On va pas laisser des va nu pieds, nous pourrir la quiétude de la région. Faire fuir les Snow birds (les gens agés venant passer l'hiver au sec, loin de l'humidité glacée des étâts du nord), qui rapportent plein de sous à la ville...
Sauf que ce ne sont pas des va nu-pied. Ce sont des américains moyen, ces gens de la low middle class. Nous en avons rencontré a Santa-Fé lors de notre périple.




Sur les pancartes on peut lire le ras le bol... la claque qu'ont les gens des discours et de continuer a en prendre plein la tête économiquement, de ne pas s'en sortir... Marre que l'american dream se mue en american nightmare (lu sur un pancarte). Ils se nomment les 99%, ceux qui payent des impôts de plus en plus lourds par opposition à ceux dont les revenus sont parmi les 1% les plus élevés, qt qui n'en payent quasiment pas.

Et ça c'est vraiment nouveau. Et ça fait peur... a beaucoup de gens. La révolte des white collars (les cols blancs, dont l'espoir de s'enrichir firent les beaux jours de l'amérique Reaganiene) gronde.

Mais revenons à la réponse des autorités de Phoenix.

On essaye de casser le mouvement en interdisant plein de trucs, du genre les porte voix. Qu'a cela ne tienne, les protestaires répètent les phrases de rangs en rangs...
On defends l'accès aux jardins publics. Mais ils se mettent le long du trottoir ou dans les squares, non fermés la nuit.
On mets la pression en vérifiant les papiers. Oui mais la y a pas un mexicain illégal. C'est une protestation blanche.
Donc on a arrêté les gens. Le mouvement a commencé le 15 octobre dernier, a drainé 1000 personnes la première semaine.  50 personnes ont été arrêtées, pour des pretxtes multiples et variés.
"Avoir mis un pied dans le parc aprés 22 heures" - "Camping sauvage" - "Non respect de l'hygiène"...
Mais ça ne marche pas...

Alors on essaye de monter la population contre les protestataires. On déclare haut et fort sur Fox et dans les journaux, que ça coute super cher en mesure de protection civile... plus de 200 000 $ ! Tout ça pris des impots des citoyens qui travaillent... eux ! On va même leur envoyer la facture aux Occupy, non mais !
Mauvaise pioche ! La population considère que c'est la violation du second amendement sur la liberté de parole et du coup ça exaspère pas mal les gens.
Oui parce que le mouvement est populaire. Les conversations dans le quartier ne sont pas hostiles. " Nous n'irons pas, mais on en a tellement assez de voir toute cette injustice... C'est bien de pouvoir le dire à Washington."

Alors je  ne donnerai pas mon opinon la-dessus, parce que j'en reviens du ras-le-bol américain. Ils disent souffrir de ne pas pouvoir se soigner mais refusent la couverture santé, ils disent vouloir que les riches payent des impôts mais applaudissent aux meetings des tea-parties, ils disent vouloir la justice sociale, mais portent les lois anti immigration et refusent l'extension des droits des chômeurs. Je n'ai pas le même logiciel, je ne raisonne pas de la même façon... Et puis je suis étrangère... donc pas légitime.
Mais je vous dirai que ça me fait un peu peur en Arizona. Parce que depuis quelque jours on voit des milices néo-nazies protéger les manifestants au nom du 2sd amendement. Et là on ne sait pas ce que ça peut donner. Des heurts violents ont opposé les occupy aux forces de l'ordre à Portland... Intox ? Dérive ? Je ne sais pas, mais je vous le dis je ne vais pas aller trainer mes guêtres par là-bas...

Bises de Nath watching from her window : The way we were... mon film préféré. Robert Redford, Barbra Streisand, Sydney Pollack. la cohabitation des 2 Amériques, et l'impossible amour sur fond de lutte des classes et de MacCarthysme.


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