Lunch de crise.

Si vous vivez aux states, il y a une chose que l'on vous proposera (si vous avez envie d'un minimum de lien social) c'est le "lunch". Oui dans l'univers féminin (en ce moment je l'explore car j'ai constaté que 98 % de mes clients sont des clientes...), le lunch, soit un déjeuner léger entre copines/collègues/business relatives, est très pratiqué.

J'ai découvert cela avec l'école Française, et je dois dire que c'est bien agréable, surtout en Arizona ou on peut déjeuner en terrasse les 3/4 de l'année...
C'est aussi a ce moment la que la plupart de mes connaissances de la société americaine sont acquises...

Vous n'avez pas été sans remarquer que cet été l'économie n'avait que peu de considération pour la sacro-sainte pause estivale... La dégradation de la note de la dette souveraine americaine, et les yoyos du dow jones, furent les thèmes récurrents de nos papotages de filles.

Oui parce que je te vois, lecteur masculin, derrière ton écran, te dire que nous parlons chiffons et enfants ! Et bien non ! Parce que celle qui tiens les cordons de la bourse (devrais-je dire celle qui collectionne les cartes de crédit ?) c'est la nana ! Yep ici, les finances sont les affaires des femmes... Bon en même temps elles restent a la maison, alors autant qu'elles s'occupent.

Et donc mes copines sont blackberrysées et Iphonées, avec des applications super chouettes, qui leur annonce les cours de leur portefeuille en temps réel... Inutile de vous dire qu'elles sont complètement accrocs, même plus que Facebook, c'est dire !

Elles s'y connaissent beaucoup en économie, car elles suivent régulièrement des séminaires en ligne (pour être dispo pour la maison et les enfants ) ou elles apprennent a faire des placements financiers, a prendre des risques et a "make money". Une d'elle me confiait d'ailleurs que ca lui a sauver la vie, et le couple, car elle n'allait du coup plus au casino...
Elles s'occupent des placements financiers de leur famille. A savoir les plans de retraite. Ici c'est de la capitalisation, que l'on gére avec plus ou moins de risque. De 1 a 3, 1 étant le "plus sécurisé" mais ne rapportant presque rien. Pour faire max pépettes, il faut faire du 3, en prenant certes des risques mais en caressant le rêve de partir en retraite, fortune faite, a 50 ans, et d'enfin profiter de la vie... genre s'acheter un vignoble... Mais aussi des "savings" (économies) pour les études des enfants. It takes money to make money (il faut dépenser de l'argent pour en gagner) est leur confiteor !

Donc cet été, nous ne parlions que de ca ! Voici un dialogue type... (avec moi dans le rôle de la candide idiote, qui n'a décidément rien compris... et qui du coup écoute et se tait ).

- Comment tu gères les actifs en ce moment ?
- C'est complique, parce que je ne peux plus vendre alors j'attends le rebond.
- Oui mais tu as change les plans de capitalisation ?
- Non ! Tu es folle ? Il ne faut surtout pas faire ca sinon tu vas loupe la première séance de reprise...
- Bien-sur, mais Mike est nerveux... il a peur.
- Tu as pris du 3 ou du 2 ?
- Du 3, parce qu'après la déculottée de 2007, ou j'ai perdu les 2/4 de son plan de retraite, on espérait se refaire...
- Oui moi aussi ! Mais c'est mal parti si la récession reprends.
- J'essaye de le rassurer, mais il veut que l'on achète de l'or.
- Malheureuse ne fait pas ca ! C'est trop haut ! Ça ne pourra que redescendre, ou sinon ca veut dire que l'économie collapse et que de toute façon il aura perdu son job...

Et la la question a 1 million de dollars : Et toi Nathalie, tu fais quoi comme investissements ?

Mmmmh... alors voyons voir... je remue la fourchette bêtement dans ma salade... je cherche ce que je vais dire pour ne pas passer pour une imbécile, doublée d'une irresponsable...

Les potables vibrent, c'est la fin de séance (décalage horaire oblige) et les premières tendances sortent. Elles palissent les jours ou tout baisse, elles exultent les jours ou ca reprends... Et moi je n'ai pas a leur dire que mes investissements je ne les perdraient jamais...

Parce que pour me reprendre le sourire des enfants qui s'éclatent...



 Les paysages a couper le souffle des road trips pendant les vacances...







Les moments de detente au bord de la mer...



Le ciel bleu d'Arizona que j'admire tous les jours...



Les 12 heures de bagnole, en deux jours, pour voir des copines juste pendant une journée...


Le sentiment de liberté parce que je n'ai pas internet sur mon téléphone...


Et que je profite a fond des gens avec qui je suis... de ma famille... de la vie...




Ouais mais bon je ne serai jamais riche, et je n'aurai pas de retraite dorée...

Et ne nous y trompons pas, ce n'est pas par vénalité que mes cops américaines font ca. C'est juste pour ne pas avoir a remplir les sacs chez walmart, après que l'heure de inemployabilité ait sonnee...

Oui, j'ai de la chance d'être née du "bon cote" de l'Atlantique... mais pour combien de temps ?


Bisous de dessous le palmier de Nath !

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